Finobuzz – Le travail au noir gangrène l’économie officielle, selon Desjardins
« Bad Boys Bad Boys Watcha Gonna Do When They Come For You, » un refrain que pourraient chanter de plus en plus de Québécois qui sévissent dans l’ombre en complète illégalité, un phénomène « bien réel et […] pas sans effet sur l’économie déclarée, » souligne Dejsardins dans une récente note économique.
On parle d’économie souterraine pour désigner le travail au noir (non déclaré), l’évasion fiscale et toute autre activité économique criminelle [trafic de drogue, prostitution, recel, fraude, etc.]
« S’intéresser à l’économie souterraine, c’est tenter de cerner une cible mouvante, » écrit Joëlle Noreau, économiste principale de Desjardins.
Toutefois, le phénomène est bien réel et il n’est pas sans effet sur l’économie déclarée, poursuit-elle.
« En dépit du fait que les Québécois souhaitent que chacun contribue aux revenus de l’État et paie sa juste part, ils flirtent tout de même avec l’économie souterraine. Des efforts sont faits pour récupérer les sommes qui échappent au fisc.
Cependant, quel pourcentage des fuites estimées peut-on récupérer? Peut-on penser que les nouvelles technologies, avec toutes les possibilités qu’elles offrent en matière de traçabilité des transactions, agiront pour freiner l’économie souterraine? Cela reste à démontrer. »
L’économie souterraine au Canada
Statistique Canada estimait que l’économie souterraine se chiffrait à 42,4 G$ en 2012, soit 2,3 % du PIB canadien ce qui représentait une baisse de 2,7 % par rapport à 1994.
Néanmoins, cette mesure omet « les activités comme celles liées à la drogue et à la prostitution », souligne l’économiste de Desjardins dans sa note.
Les secteurs particulièrement ciblés sont la construction, la finance, les assurances, les services immobiliers, les services de location et de location à bail et les sociétés de portefeuille.
De son côté, une étude récente relayée par la Banque du Canada estimait que la sous-déclaration des revenus variait entre 14 % et 19 % du PIB pour les années 1998 et 2004.
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L’économie souterraine au Québec
Pour le Québec, Statistique Canada a évalué la mesure de l’économie souterraine à 10,4 G$ en 2012, soit 2,9 % du PIB, rapporte l’économiste de Desjardins.
Dans des travaux réalisés en 1996 par un chercheur de l’Université Laval, l’économie souterraine a été évaluée à moins de 3 % du PIB pour l’année 1993.
Toutefois, un nouvel exercice réalisé en 2009 situait cette proportion à 4,6 % en 1997 et à 5,7 % pour 2002.
Un nombre à retenir:
En 2002, l’économie souterraine était estimée à environ 4 300 $ par ménage québécois.
« Ces mesures omettent les activités criminelles », souligne Joëlle Noreau, ce qui signifie que les revenus camouflés par les Québécois sont bien au dessus de ce nombre…
Une cible mouvante
« L’économie souterraine, par nature, est difficile à saisir« , écrit l’économiste de Desjardins.
Elle occupe une place non négligeable dans l’économie québécoise mais on est pas en mesure de la chiffrer avec exactitude.
« Les nouvelles technologies sont à la fois des alliées dans le repérage des transactions, mais peuvent également être utilisées comme un porte-voix pour la prolifération des réseaux informels, » dit l’économiste.
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Concluons ce billet sur cette citation, à méditer, de l’auteur ougandais Moses Isegawa:
C’est la cohorte des fourmis, qui dans les galeries souterraines des bas-fonds de la société, permet à l’économie d’avancer. »
Source: Noreau J. (2016), L’économie souterraine fait de l’ombre à l’économie officielle, Desjardins Études économiques
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